Quatrième de couverture
Dans le passé méditerranéen, la tribu est un mode très répandu d’organisation sociale que l’on trouve aussi bien aux origines de la Cité antique que dans les traditions bibliques. Marginalisée ou effacée par l’avènement des Etats-nations modernes, a-t-elle pour autant complètement disparu en cette fin du XXème siècle ? Ici et là, à la faveur de la crise des Etats centralisés, on voit reparaître certaines de ses manifestations, signes de l’enracinement social profond et des capacités évolutives de l’idée tribale.
Ce livre propose d’entrer à l’intérieur d’une famille de ces tribus, celle qui s’est développée dans le monde arabe, surtout à travers son modèle bédouin.
C’est dans le cadre de la tribu que naît l’islam et qu’il s’organise au Moyen Orient, comme nous le laissent entrevoir les auteurs arabes anciens; plus tard, au Maghreb, c’est encore la tribu qui hante les analyses théoriques d’Ibn Khaldûn. Et jusqu’à aujourd’hui, la structure tribale de type arabe a dominé l’évolution d’un pays comme la Mauritanie, ce que viennent illustrer de manière circonstanciée des recherches récentes menées sur le terrain.
Pour les Arabes, la tribu mène à la quête des origines parce qu’elle se développe tout au long de parcours généalogiques et de parenté, enjeux de priorités politiques et sociales dont l’historicité reste, pour cette raison, manipulable et manipulée.